quelques idées de jeux de rôles


Le jeu de rôles est une bien belle chose.

Certains se sont formés avec le marxisme-léninisme. Pour nous ce fut manuel du maître du Donjon qui posa les fondations de notre vision du monde. Encore aujourd'hui, en cherchant ma chaussette, je fais un jet de TOC. Je rate mon jet de baratin quand j'oublie ton anniversaire. J'y reviendrais.
 
 Pour rendre à ce noble passe-temps un peu de la joie qu'il m'a donnée, je propose à qui veut les canevas de jeux de rôles suivants :


"Guildes" un jdr médieval-socialiste où les joueurs sont invités à faire progresser l'égalité au sein de leur communauté. La réussite d'une campagne se mesure au progrès social enregistré à l'issue de celle-ci. Les points d'expérience sont partagés dans le groupe, selon des règles laissées à l'appréciation des joueurs. En fait, toutes les règles sont laissées à l'appréciation des joueurs qui peuvent à tout moment convoquer une assemblée générale.

"Sacrifice" un JDR où le but est de réussir sa mort. Les étapes se jouent de façon déchronologique en partant de la mort et en lui donnant sens au gré des rencontres du joueur. Un personnage pourra ainsi trouver la mort en chutant d'un dirigeable alors qu'il tentait de rattraper un objet. Que faisait-il dans un dirigeable ? Quel était cet objet et pourquoi y tenait-il tant ? Particulièrement adapté au parties One-shot avec personnages prétirés, ce jeu demande, dans d'autres circonstances, des trésors de créativité au MJ pour maintenir la cohérence sans susciter l'ennui.

"Temps mort" est un jdr qui invite les joeurs à enfiler le costume d'un super héros, mais dont l'action se situe entre ses aventures. Le héros doit gérer sa vie de famille, professionnelle et amicale en dissimulant ses réelles activités. Les séquences incluent le petit déjeuner, le choix du costume, le trajet pour aller au travail, le travail proprement dit, la pause déjeuner, etc....Toutes les aventures sont jouées sur le mode de l'ellipse et leurs conséquences éventuelles sont tirées aléatoirement sur des tables (Qu'avez-vous sauvé, de quel méchant avez-vous déjoué les plans, quelles blessures avez vous éventuellement récolté dans l'action et combien de temps avez-vous été absent) Plus important, sera ce que vous avez manqué en allant sauver les passagers de cet avion en flammes, et la manière dont vous allez vous y prendre pour gérer cette situation complexe avec la blonde de la compta qui en pince pour vous et votre chef qui n'en peut plus de vos absences. 

Dans le même ordre d'idées, dans "Pendant ce temps au village", les joueurs jouent les villageois résidant à côté du dongeon où se déroule une aventure classique : aubergiste, forgeron, vieil homme avec une carte...Le but consiste à faire fructifier le village, dont l'activité économique dépend largement du passage de ces lourdauds d'aventurier, qui viennent dépenser leurs pièces d'or en potions, armures, etc. mais attention, il ne faut pas qu'ils deviennent trop puissants, au risque de nettoyer complètement le donjon des forces du mal, vous privant ainsi par là de votre rente. Attention, les aventuriers sont mal élevés. Ils peuvent déclencher des bagarres ou s'étonner que vous ne leur donniez pas votre fille comme récompense pour avoir "sauvé votre village des griffes de Micromaxor"


Enfin, "Fatum" le jeu de rôle de la nécessité : tous les jets de dés de la campagne sont tirés en amont et connus de tous, action par action. Le joueur se borne à revivre une suite d'échec et de réussite déjà écrites et à en ressentir les effets.
Au début de l'action, le joueur consulte la Pythie (dont la forme peut varier selon l'époque choisie : cartomancienne, vraie pythie grecque, animal parlant psychopompe ou SMS mystérieux). Il tire une centaine de jets de dés pour être tranquille et en note les résultats dans l'ordre. Il écope en outre d'une prophétie vague ("tu apporteras malheur et désolation en Franche-Comté" ou plus précise "tu Tu coucheras avec une micheline native du deuxième décan du bélier, vous aurez une fille nommée Lou-Inès qui arrivera deuxième au concours de Miss Franche Comté"). Il s'agit ensuite de jouer des aventures classiques de votre choix, à charge pour le joueur de placer les actions dans le bon ordre pour ne pas rater une épreuve importante.

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Lire six minutes par jour améliore la santé ? pas sur !

Entourés d’écrans noirs, tactiles ou géants, on n’en oublie parfois d’ouvrir un livre et de respirer la bonne odeur qui s’en dégage. Pourtant, se plonger dans la lecture d’un ouvrage renforcerait nos capacités mentales et réduirait le stress de 68%. Une étude publiée en 2009 par l’Université du Sussex (Royaume-Uni) affirme même que la lecture est le moyen le plus efficace de combattre ce fléau, devant la drogue, un bon vieil orgasme ou même une boisson chaude. Le miracle ? Il suffirait d’à peine six minutes de lecture pour ralentir le rythme cardiaque et apaiser les tensions dans les muscles. 




Évidemment, la question de ce qu'il est possible de lire à raison de 6 minutes par jour reste non-résolue à ce jour. Interrogé sur le sujet, un formateur en design thinking de l'université Paris Dauphine, qui s’astreint à cet épuisant exercice depuis maintenant un an, s'avoue déçu :

J'ai commencé par les mémoires d'Outre-Tombe, mais franchement j'en voyais pas le bout. Alors je suis passé sur quelque chose de plus actuel, de plus punchy. Ca m'a pris environ huit mois pour finir Révolution de Emmanuel Macron. Forcément, comme je m'arrête au bout de six minutes, je n'ai pas le temps de lire grand chose, du coup je ne retiens pas ce que j'ai lu et je suis obligé de relire dix fois le même passage. C'est épuisant.
 Une étude menée en parallèle prouverait en outre que lire six minutes par jour, non seulement ne ralentit pas significativement la marche inexorable du temps avec son cortège de désillusions, mais ne rend pas non plus moins con, ni même plus cultivé. En revanche, le mouvement oculaire régulier que nécessite la lecture permettrait une meilleure régulation de l'activité cérébrale et augmenterait donc de manière significative la durée de vie des individus, qui rappelons-le, seront donc, en moyenne et toute chose égale par ailleurs, toujours aussi cons, mais pendant plus longtemps.




Bien sur, dans l'absolu, lire apprend des choses, mais il faudrait exposer les sujets à des doses de connaissances massives et beaucoup plus concentrées que 6 minutes d'Agnès Martin Lugand par jour.

Interrogée sur son incapacité à lutter contre le cancer, l'intolérance et la monté des extrêmes, Anna Gavalda n'a pas souhaité s'exprimer.

Néanmoins et quoi qu'il soit difficile de conclure à un effet positif de la lecture, nous ne saurions trop vous conseiller de lui faire une place dans votre emploi du temps, comme dans l'exemple ci-dessous (colonne de gauche, par contre)




Bouquet

J'étais boulimique de lectures

je lisais tout ce qui me tombait sous la main

je devais essayer de comprendre, faire mon deuil du réel pour le transfigurer
dans la langue
le réel
Ce n'est pas de la littérature, c'est de la sociologie

donner un sens plus pur
dans mon travail j'essaie

c'est très important les mots
le goût des mots

aujourd'hui personne n'a plus

et moi j'essaie de résister à l'air du temps

la connerie ambiante

détruire en nous

la vraie vie, c'est la littérature

c'est un acte, vous savez, quelque chose de physique
on écrit avec son corps

je trace des lignes de forces, de fuite, des diagonales, des tangentes. J'oblique.
je suis à côté de.

Je devais dénouer les fils, tenter de comprendre

Flûtes Nasales

Ambroise Pommier, vous avez quarante-sept ans et avec les aspérités ombrageuses vous signez votre huitième recueil aux éditions de la manufacture éclectique. D'où vous vient ce besoin de creuser encore et toujours ce sillon poétique ?

Marre de la poésie

...enfin le premier ministre a appelé les français à la plus grande vigilance et condamne fermement les agissements de ceux qui voudraient fouler au pied les idéaux républicains. Dans quelques instants, la météo. Mais d'abord quelques mots de poésie, Jean-Michel Geoffroy-Guillaume ?

Oui et bien écoutez Patrick, je me trouve actuellement au marché de la poésie place Saint-Sulpice et l'ambiance est électrique. Les fans ont fait le déplacement en masse. Certains de ces passionnés campent aux abords de la place depuis plus de quarante-huit heures dans l'espoir de pouvoir encourager leur poète favori, l'entendre déclamer quelques phrases ou simplement apercevoir. Je suis ici avec Didier, qui a fait le déplacement depuis Dunkerque.
- Didier, vous êtes venus avec votre famille, c'est important pour vous de pouvoir être là aujourd'hui ?
-Oui, merci. Euh, bonjour à tous les auditeurs. Oui, bien sûr que c'est important. On a failli ne pas pouvoir venir, avec ma femme, mais on s'est dit que c'était important, pour les gosses de pouvoir partager ça aujourd'hui et d'être là, simplement pour ..euh...ben, pour partager ce moment.
-Didier, est-ce qu'il y a un moment que vous attendez plus particulièrement ?
- Ben, comme tout le monde, j'ai envie d'assister à la lecture d'Olivier Cadiot. C'est un classique, je la rate jamais. Il a fait une saison exceptionnelle, avec deux parutions chez POL et je crois qu'on peut dire que c'est des figures comme ça qui donnent envie aux jeunes de se lancer dans la poésie aujourd’hui, ou qui, en tout cas, peuvent porter un message de...de..ben, de poésie quoi, pour tous les français.
-Didier, vous pensez que les jeunes peuvent encore trouver un espoir dans la poésie, malgré toutes les affaires qui ont défrayé la chronique ces derniers mois, je pense aux soupçons de dopage de Charles Pennequin, de malversation de Valérie Rouzeau ou bien sûr à la sextape de Jean-Pierre Siméon ?
- Écoutez, je pense que tout ça, c'est des histoires reprises par des journalistes qui veulent vendre du papier et franchement, la poésie n'en sort pas grandie. Pour tout les amoureux de la poésie, ce qui compte, c'est d'abord le texte.On est venu pour entendre des métaphores, pas des rumeurs. Excusez-moi, on va devoir y aller : je viens de voir passer Jean-Michel Maulpoix.
-Et bien merci, Didier. Vous le voyez, Patrick, l'amour des français pour la poésie ne se dément pas, malgré l'argent et les scandales, les mots-clefs d'aujourd'hui sont le plaisir et le partage.

C'était Jean-Michel Geoffroy-Guillaume et puis, toute la semaine, vous pourrez suivre le marché de la poésie en direct sur notre antenne à quinze heures en direct dans Passion Poésie et dans tous les flash info.
Huit heure quinze, la météo.

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- T'en n'as pas marre d'entendre parler de poésie toute la journée ?

2016, l'année de l'accession à la propriété



J'en ai vraiment marre de marre de marcher dans cette ville,  d'en regarder les maisons avec envie. C'est une ville de merde. Précisément le genre d'endroit qui m'a toujours fait horreur. Une banlieue pavillonnaire. Toutes ces maisons sont moches. Elles connotent l'ennui et de basses préoccupations. Elles dissimulent des vies sans joie, des collégiens avides de posséder le dernier Smartphone pour s'intégrer au groupe, des solitudes amères qui vont courir le dimanche pour ne pas voir qu'elles font du surplace, des adolescents middleclass qui affectent de parler comme des lascars des Courtilières, des obèses qui profitent de leurs instants de solitude pour regarder du porno en cachette pendant leurs RTT, des enfants qui sont contents d'aller à l'hypermarché, des chats nourris de croquettes qui chient dans des caisses en plastique, des types en survêtement, qui changent de téléviseur, qui offrent le Goncourt, à qui on offre le Goncourt, des touristes qui ont fait Bali l'été dernier, qui font la Croatie cet été, des cabanons de jardin, des placards à portes coulissantes, des vélos pour enfant roses, des chaussons fantaisie sur un carrelage blanc, des canapés payables en quatre fois sans frais, d'indécentes quantités de jouets toujours plus laids, des voitures tout le long de chaque trottoir et d'autres encore dans des garages, des thuyas, et d'autres formes d'existences plus basses encore. 



Mais je voudrais habiter là, moi aussi. Je veux ma place dans cette ville. J'estime y avoir droit. Une petit surface de territoire à moi c'est pas trop demander avec des murs autour, y amasser mes possessions, les disposer, voir venir.